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RP2E INRA Université de Lorraine

Implication des récepteurs de la dopamine dans la régulation de l’axe gonadotrope lors de la période pré-ovulatoire chez le sandre, Sander lucioperca.

Roche, J.

2018

Dans le cadre de la production de nouvelles espèces aquacoles, le sandre, Sander lucioperca, est devenu, depuis plusieurs années, une espèce d’intérêt piscicole en raison de sa valeur économique potentielle. Pour développer et pérenniser sa production aquacole, il est nécessaire de comprendre et maîtriser son cycle de reproduction ainsi que les mécanismes physiologiques mis en jeu afin d’obtenir des œufs et des juvéniles viables tout au long de l’année. Dans cet optique d’optimisation du contrôle du cycle, la dopamine apparaît, chez de nombreux téléostéens dont certains perciformes, comme un inhibiteur de l’axe gonadotrope, via les récepteurs de la famille D2, en bloquant le pulse ovulatoire de LH et l’ovulation. Chez le sandre, le rôle de la dopamine et de ses récepteurs, notamment les récepteurs de la famille D1, est inconnu. L’objet de cette thèse est de déterminer le rôle du système dopaminergique lors des phases finales de l’ovogénèse chez le sandre à travers trois axes principaux : (1) déterminer l’effet du blocage des récepteurs de la dopamine, D1 ou D2, sur la régulation de l’axe gonadotrope et l’induction de l’ovulation en absence et en présence d’une molécule de sGnRHa, (2) définir le répertoire et le profil d’expression des récepteurs dopaminergiques par l’étude du transcriptome cérébral du sandre en période pré-ovulatoire et (3) établir le rôle de la dopamine et de ses différents récepteurs (familles D1 et D2) dans la régulation directe et locale de l’axe gonadotrope aux niveaux cérébral et ovarien. La première partie de ce travail a permis pour la première fois, par l’utilisation d’antagonistes spécifiques des familles de récepteurs D1 et D2, de mettre en évidence un rôle potentiel de la dopamine sur la sécrétion de certains stéroïdes sexuels en période pré-ovulatoire chez le sandre par l’intermédiaire des récepteurs de la famille D1. L’identification de l’ensemble des récepteurs de la dopamine existant chez le sandre nous a permis de confirmer leur expression à tous les niveaux de l’axe gonadotrope (cerveau, hypophyse et ovaires) étayant l’hypothèse d’un rôle de la dopamine dans la reproduction du sandre. Enfin, la dernière partie de ce projet a permis de montrer un rôle régulateur du système dopaminergique, directement au niveau ovarien, sur la production de testostérone par l’intermédiaire des deux familles de récepteurs de la dopamine. L’implication des deux familles de récepteurs a également été mise en évidence dans la production ovarienne de la 17β-estradiol. Au niveau cérébral, seule la famille des récepteurs D2 a été montrée impliquée dans la régulation de l’expression du gène de la GnRH-3. De façon générale, cette étude a permis de mettre en évidence l’implication des récepteurs de la dopamine dans la régulation de l’axe gonadotrope lors des phases finales de l’ovogenèse. Toutefois, des travaux ultérieurs devront être menés pour approfondir les mécanismes physiologiques mis en jeu. D’un point de vue aquacole, les traitements hormonaux à base d’antagonistes des récepteurs de la dopamine ont été inefficaces pour améliorer les performances de reproduction du sandre ce qui n’est pas en faveur de leur utilisation future pour induire l’ovulation chez cette espèce. Ainsi, la mise au point d’autres méthodes d’optimisation sera nécessaire pour continuer à développer la production aquacole du sandre

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