english
français
RP2E INRA Université de Lorraine

Conduite alimentaire de la jument en lactation au pâturage : influence sur l’ingestion, la couverture des besoins et l’état parasitaire

Collas, C.

2014

Un des enjeux relatifs à la durabilité des élevages équins est d’accroîre la part de l’herbe dans l’alimentation sans compromettre les performances animales. Les chevaux à forts besoins, comme la jument en lactation, sont en effet couramment complémentés au pâturage alors même que l’impact de la complémentation sur leur ingestion et leurs performances n’est pas connu. Un second enjeu est d’identifier des solutions alternatives aux anthelminthiques pour gérer leurs parasites gastro-intestinaux en évitant le développement de résistances et le rejet de molécules toxiques dans l’environnement. Notre première expérimentation a montré qu’en conditions de pâturage non limitantes, la complémentation énergétique n’était pas indispensable. Les juments en lactation non complémentées ont accru leurs quantités ingérées journalières jusqu’à 28 g MS.kg PV-1.j-1, un niveau d’ingestion permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques. La croissance des poulains et leur conformation n’ont donc pas été affectés par l’absence de complémentation énergétique, celle-ci n’ayant par ailleurs pas permis aux juments de mieux réguler leur charge parasitaire. La deuxième expérimentation, a permis de préciser le seuil en deçà duquel la complémentation énergétique devient nécessaire pour couvrir les besoins de la jument en lactation. Pour un pâturage au fil de repousses végétatives celui-ci a été estimé à 66 g MS.kg PV-1.j-1, ce qui correspond à une hauteur de sortie de parcelle à 5,4 cm au stick, soit 4,5 cm à l’herbomère àplateau. Enfin, la troisième expérimentation en box a permis de mettre en évidence l’efficacité d’une distribution de courte durée de sainfoin, une légumineuse riche en tanins condensés, pour réduire le développement des oeufs de nématodes en larves infestantes ; une complémentation azotée « simple » s’est en revanche révélée inefficace. L’ensemble de ces résultats ouvre des perspectives pour optimiser la conduite alimentaire de la jument en lactation au pâturage.

Imprimer le document